Jacqueline JACOUPY

Productrice
née Magrah, à Amiens le 10 mars 1903
décédée à Toulouse le 15 décembre 1980
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D'origine picarde, Jacqueline Jacoupy se déplace avec sa famille à Paris en 1910. C'est ici qu'elle fait ses études à Sainte Marie de Neuilly. En 1925, elle épouse Pierre Jacoupy, diplômé de l'Ecole des Finances, inspecteur à la Société Générale. Son mari meurt brusquement d'une crise cardiaque en 1929.
Elle se retrouve donc veuve très jeune avec sa fille, Monique, née en 1926.

On sait très peu sur ses débuts dans le cinéma. Le programme du III Congrès de l'Association pour la Documentation Photographique et Cinématographique dans les Sciences (animée par Docteur Charles Claoué, Jean Painlevé et Michel Servanne) qui s'est tenu au Musée Pédagogique de l'Etat, 29 rue d'Ulm à Paris, du 4-11 octobre 1935, mentionne le film Transhumance ,"tourné en format réduit" et dont les auteurs-réalisateurs sont Jacqueline Jacoupy et Michel Servanne. Ce film n'a pas été retrouvé.

Vers cette époque on commence à trouver le nom de Jacqueline Jacoupy , signataire d'articles pour l'Ecran Français et La Revue du Cinéma éducateur.

C'est en 1946 qu'elle crée sa société de production Les Films Jacqueline Jacoupy, mais elle avait déjà été producteur délégué au sein de la société de production L'Ecran Français, notamment pour Premier de Cordée (1943) de Louis Daquin. Pour ce film, Jacqueline Jacoupy avait aussi adapté, avec Paul Leclerc, le roman de Frison Roche. Au sein de l'Ecran Français, Jacqueline Jacoupy aura également le privilège de diriger la production du film Farrebique de Georges Rouquier, réalisateur qu'elle choisira plus tard quand elle aura démarré la production de courts métrages pour son propre compte.

Parmi les documentaires qu'elle a produits, on peut rappeler Aux frontière de l'homme (1953) de Nicole Vedres et Jean Rostand. Ce court-métrage (20 mn), sur les grands courants de la biologie fut doté du Prix Lumière en 1953, primé à Venise et au Festival de Montevideo en Uruguay.

Parmi ses productions on trouve aussi Les Mystère de l'Atelier XV (1957) de Alain Resnais, André Heinrich et Chris Marker. Il s'agit d'un documentaire commandité par l'INRS (l'Institut National de la Recherche sur la Sécurité), sous forme d'une enquête scientifique pour découvrir l'origine d'un mal mystérieux dont etait atteint un ouvrier d'un atelier d'usine. La vision cauchemardesque et hallucinée de l'usine, ainsi qu'une construction narrative pleine de suspense font de ce court-métrage (20 mn) un chef d'oeuvre du genre.

Le court-métrage (30 mn) Un jour comme les autres (1952), de Georges Rouquier, une commande de l'INRS, fait également partie des films phares de sa production. Il s'agit d'une fiction sur le problème de la prévention des accidents de travail, soutenue, comme toujours chez Rouquier, par une rigueur scientifique.

Vers 1952, Jacqueline Jacoupy produit le film Colette réalisé par Yannick Bellon. Ce sera l'occasion d'enregistrer les dernières images de cette grande romancière, qui s'éteint en 1954.

A partir du 1964, elle se déplace à Toulouse où elle ouvre une boutique d'antiquité. Elle y restera jusqu'à sa mort en 1980.

Georges Rouquier, qui avait bien connu Jacqueline Jacoupy, la tenait en estime pour son intelligence non dénuée de charme, pour son professionnalisme et sa capacité de s'imposer dans un milieu réservé aux hommes.

Groupe des trente

*La biographie de Jacqueline Jacoupy à été établie d'après une interview avec la fille de Jacqueline Jacoupy, Monique d'Arailh, recueillie par Pauline de Montaigne en novembre 1998,et d'après les souvenirs de Maria Rouquier.