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Les Filmographies sont en cours de réalisation.

Bernard NATAN

Droit de réponse : Mise au point sur le grand producteur.

est né le 14 juillet 1886 à Jassy en Roumanie.
english version

Arrivé en France en 1906, à l'âge de 20 ans, il fut, en 1909, projectionniste d'un cinéma de la rue Ménilmontant à Paris où il rencontrera Marie-Louise Chatillon qu'il épousera et dont il aura deux enfants.

En octobre 1910, il crée, avec trois associés, une petite société de production, CINÉ ACTUALITES au capital de 25 000 francs. Elle produit une trentaine de films : L’Adjudant Grinchepi (130 m), À qui le Pôle ? (120 m) etc. Il crée, en 1913, un atelier de tirage de films, RAPID FILMS, qui deviendra au fil des ans, un laboratoire cinématographique important. Il crée également RAPID PUBLICITÉ, qui survit de nos jours sous l'enseigne JEAN MINEUR, puis MEDIAMETRIE.

Le 2 août 1914, bien que de nationalité roumaine, il s'engage pour la durée de la guerre. Cité deux fois à l'ordre de la 97e division, blessé, décoré de la Croix de Guerre, il sera libéré le 11 octobre 1918 avec le grade de Sergent.

Naturalisé français en 1921, Bernard Natan assure à RAPID FILM une expansion importante : acquisition des immeubles de la rue Francoeur et de la rue Cyrano de Bergerac, installation à côté des ateliers, de studios de montage qui produiront de nombreux films et notamment les premières prises de vues des Jeux Olympiques de 1924. En 1926, il construit, rue Francoeur, deux studios de tournage de films qui seront inaugurés par le Ministre de la Guerre, Paul Painlevé.

En 1926, il crée, avec Henri Diamant-Berger et l'anglais John Maxwell LES PRODUCTIONS NATAN qui produiront de nombreux films : Education de Prince , La Madone des Sleeping , La Merveilleuse Vie de Jeanne d’Arc, etc... En parallèle, il coproduit de nombreux films tournés dans ses studios de la rue Francoeur, L’Argent de Marcel L'Herbier, par exemple.

A partir de 1924, il est membre du Comité Directeur et Trésorier de la Chambre Syndicale de la Cinématographie, dont il est élu, en 1929, Vice-Président.

À la fin 1928, Charles Pathé a fini de liquider les actifs de sa société (il avait déclaré en 1918 que le cinéma n'était plus rentable) : cession des branches production et distribution de ses filiales étrangères, notamment PATHE EXCHANGE aux États Unis, enfin de l'usine de films vierges de Vincennes... Il va céder à Bernard Natan pour 50 millions de francs, avec le concours des banquiers Bauer & Marchal, des actions de contrôle de sa société, actions créées spécialement à cet effet.

Le 1er mars 1929, Bernard Natan devient administrateur délégué d'une société prestigieuse, mais qui n'est plus qu'une coquille vide. Les actifs de PATHÉ CINEMA se réduisent à quelques participations symboliques, un atelier de tirage à Joinville (dont KODAK n'avait pas l'emploi), une participation dans la société PATHE BABY et la production de PATHE RURAL (appareils de format réduit - 17,5 mm) dont l'exploitation, commencée le ler janvier 1928, s'avérera déficitaire. Il reste en caisse 95 millions de francs sur les 150 millions versés par KODAK pour l'usine de Joinville.

Bernard Natan annonce ses intentions de reconstituer une grande société cinématographique intégrée et va réussir :

En premier lieu il acquiert les 19 salles du circuit FOURNIER, puis d'autres salles sont achetées ou construites (notamment Le Marignan et L’Ermitage sur les Champs Élysées). Au total, 62 salles en France et en Belgique. Il va les équiper en parlant avec le procédé RCA dont il a obtenu la licence de distribution pour la France.

La fusion de RAPID FILM apporte à PATHÉ CINÉMA, désormais PATHÉ-NATAN, les ateliers de tirage, de montage, les studios et les immeubles de la rue Francoeur. Il va acheter la société CINEROMANS à Jean Sapène, ce qui lui apporte les sept studios de Joinville, un certain nombre de salles et le contrôle de la société de distribution PATHÉ CONSORTIUM. Les studios de Joinville et de la rue Francoeur, équipés pour le parlant, seront considérés parmi les plus modernes d'Europe.

Avec le concours de son frère Émile, il va produire les premiers films parlants français : Les Trois Masques et Chiqué. De 1929 à 1935, la firme produira plus de 70 longs métrages Au nom de la Loi , Le Roi des Resquilleurs, Les Croix de Bois , Les Misérables (avec Harry Baur), ainsi qu’un nombre difficile à apprécier de coproductions. Il fera travailler la plupart des grands metteurs en scène de l'époque, Marcel L'Herbier, Jacques de Baroncelli, René Clair, Jean Grémillon, Jacques Prévert, Maurice et Jacques Tourneur. De nombreux acteurs, notamment Jean Gabin et Renée Saint-Cyr commenceront leur carrière chez lui. Il assurera la distribution des versions françaises d'un grand nombre de productions étrangères, comme les Mickey Mouse.

Il développera la production du PATHÉ RURAL, devenu sonore.

Il reprendra la production de Pathé Journal (abandonné en 1927) qui deviendra le premier journal français d'actualités sonores.

Il confiera à Armand Tallier la gérance du cinéma L'Ermitage qui deviendra un cinéma d'art et essai.

Travaillant à long terme, il va acquérir les brevets du Pr Chrétien pour l'Hypergonar qui deviendra la cinémascope. Il achètera les brevets de télévision Baird et un poste de radiodiffusion : Radio Ile de France.

Désormais, PATHÉ-NATAN est la plus importante firme française de cinéma.

Pour réaliser ce programme, il a fallu augmenter le capital - qui passe de 55 à 160 millions de francs - et émettre 100 millions d'obligations. Malheureusement, ces deux opérations ne sont réalisées qu'à concurrence de 50% par les banquiers Bauer et Marchal, ce qui aboutit à une crise de trésorerie ; la difficulté de se procurer des crédits entraînera un certain nombre d'irrégularités qui donneront lieu à des poursuites pénales ultérieures.

Dès la fin de 1930, des manœuvres avérées sont entreprises par des industriels (avec, semble-t-il, la collaboration de Charles Pathé) pour récupérer à bon compte la société PATHÉ et ses nouveaux actifs. Une violente campagne de presse à tonalité antisémite et xénophobe est déclenchée. On annonce tous les ans la déconfiture de la société qui survit pourtant en cette période de crise générale. Au début de 1936, à la suite de manœuvres tortueuses, le Tribunal de Commerce nomme un administrateur provisoire qui s'empresse de déclarer la faillite: "Le passif estimé à 60 millions de francs ne pourra jamais être comblé", déclare le Tribunal.

Bernard Natan, évincé de la société (qui contrairement à la légende poursuit son activité bénéficiaire), va s'efforcer de continuer à produire un grand nombre de films : La Maison du Maltais, Katia, Cavalcade d’Amour etc dans les studios de Saint-Maurice dont PARAMOUNT lui a cédé la concession. Son frère Émile a de son côté fondé la société LES FILMS MODERNES qui réalisera plusieurs films couronnés de succès : Mayerling, Le Roi, Quadrille, et après-guerre : Trois Télégrammes, Manèges, Violettes Impériales, jusqu'à sa mort en 1962.

La bataille pour le contrôle de la société va entraîner l'arrestation de Bernard Natan fin décembre 1938, à une époque où la propagande antisémite connaît des sommets difficiles à imaginer de nos jours. Il sera condamné en 1939 et en 1941. Déchu de la nationalité française, il sera livré aux Allemands et déporté le 25 septembre 1942 à Auschwitz où il mourra quelques semaines plus tard.

Entre temps, la SOCIÉTÉ NOUVELLE, créée pour l'exploitation de PATHÉ CINÉMA, découvre qu'il n'y a pas de passif, qu'elle a toujours été bénéficiaire, et qu'elle est en mesure de rembourser (avec paiement d'indemnités de retard) les créanciers et les possesseurs d'obligations.

L'affaire (dont 90% des actifs sont constitués par les apports de Bernard Natan) va poursuivre, avec des hauts et des bas, son activité jusqu'à son rachat par CHARGEURS en 1992, pour 1 milliard 200 millions de francs.

Mais la légende de "l'escroc Natan, responsable du détournement de centaines de millions de francs, qui a ruiné l'Empire Pathé", va prospérer et est toujours présente dans toutes les histoires du cinéma. Bemard Natan, mort à Auschwitz, n'est plus là pour rétablir la vérité. La thèse de Gilles Willems va enfin contribuer à dissiper cette légende et à réhabiliter son œuvre.

André Rossel-Kirschen

Filmographie
du Producteur Bernard NATAN

Le titre du film est suivi du nom du réalisateur, de la durée du film et de la date de la parution de la fiche signalétique dans la Cinématographie française qui correspond en général à la date de sortie en salle. Lorsque celle-ci n’est pas connue, l’année de sortie est indiquée entre parenthèses..

  • RNC = indique que le nom du réalisateur n’est pas connu. DNC que la durée ne l’est pas.
  • Les films produits et distribués par Natan ou Pathé Natan sont indiqués en caractères gras.
  • Les films où Bernard Natan apparait comme producteur ou comme apportant une participation (distribution et tournage à Joinville ou Francoeur) sont soulignés.
  • Les films tournés aux studios de la rue Francoeur ou de Joinville pour d’autres maisons de production, sans qu’une participation de Bernard Natan soit établie le sont en caractère romain.

Ne figurent pas cette filmographie les films étrangers doublés à Francoeur ou Joinville (comme M. le Maudit), ni les films distribués par Pathé consortium cinéma mais tournés dans d’autres studios, Ne figurent pas sauf exceptions les nombreux films documentaires ou d’actualité.
Nous n’avons pu établir la liste des films d’enseignement (une centaine) réalisés notamment par Jean Brérault

Films muets

  1. Films produits sous l’enseigne Cine-Actualités en 1909 et 1910
    • A QUI LE POLE ? (PERRY OU COOK)
      RNC 120mn
    • L’ADJUDANT GRINCHEPI
      RNC 130mn
    • UNE SALE JOURNEE
      RNC 120mn
    • PIEROT GENDARME
      RNC 130 mn
    • UN DRAME EN AEROPLANE
      120 mn
    • CINE-ACTUALITES
      Actualités hebdomadaires. Nombre de Numéos non connus
       
  2. Films produits par Rapid-films
    • CINEGAZETTE (Journal d’actualités)
      à partir de 1913 nombre de Numéros non connus
    • FILMS DES JEUX OLYMPIQUES - PARIS ET CHAMONIX
      (1924) Jean de Rovéra - 240mn
    • RETROSPECTIVE DES JEUX ANCIENS
      (1924) Jean de Rovéra - DNC
    • Nombreux films documentaires et publicitaires non identifiés
       
  3. Productions Natan et films tournés au studio Natan de la rue Francoeur
    • AIGLE DE LA SIERRA
      (1928) L. de Carbonnat - DNC.
    • ARGENT (L’)
      (1928) Marcel l’Herbier - 186mn
    • AVENTURE DE PARIS (UNE)
      (1926) - Henri Lepage
    • BICCHY (premier titre : ILE d’AMOUR)
      (1927) - Jean Durand - DNC
    • CAGLIOSTRO
      (1928) - Richard Oswald (tourné aussi à Epinay)
    • LA CHATELAINE DU LIBAN
      1926 - Marco de Gastyne 105mn
    • CHAUSSEE DES GEANTS
      (1926) Robert Boudrioz et Jean Durand
    • COLLIER DE LA REINE (L’AFFAIRE DU)
      (1929) - Gaston Ravel
    • EDUCATION DE PRINCE
      (1927) - Henri Diamant-Berger - DNC
    • EN MARGE
      (1929) - Jean Bertin et André Tinchant - DNC
    • EN PLONGEE
      (1927) - RNC - DNC
    • LA FEMME NUE
      1926 - Léonce Perret - DNC
    • GUERRE SANS ARMES
      (1928) - Jean Choux - DNC
    • INVITATION AU VOYAGE
      (1927) - Germaine Dulac - DNC
    • MADONE DES SLEEPINGS
      (1927) - Henri Diamant-Berger - 96mn
    • MERVEILLEUSE VIE DE JEANNE D’ARC
      (1929) - Marco de Gastyne -150mn
    • MON COEUR AU RALENTI
      1927 Etievant et Nalpas - DNC
    • PALACES
      (1927) Jean Dueand et Henri Diamant-Berger - DNC
    • PHI-PHI
      (1926) - Dimitri Fixis - DNC
    • QUARTIER LATIN
      (1929) - Augusto Genina - DNC
    • RUE DE LA PAIX
      (1926) Henri Diamant-Berger - DNC
    • SECOND AMANT (LE)
      (1928) - Grantham Hayes - DNC
    • SIRENE DES TROPIQUES
      (1927) - Henri Etievant et Marius Nalpas - DNC
    • SYLVIA L’ENCHANTEE
      (1929) - Ludovic de Gaigneron - DNC
    • TOURNEE FARIGOULE
      (1926) - M. Manchez - DNC
    • TROIS JEUNES FILLES NUES
      (1928) - Robert Boudrioz - DNC
    • UN SOIR AU COCKTAIL’S BAR
      (1929) - Roger lion - 45mn
    • VIVRE (premier titre : LE CREATEUR)
      (1928) - Robert Boudrioz - DNC

Films parlants tournés à Francoeur ou à Joinville

A

  • ACCUSEE LEVEZ-VOUS
    6/9/1930 Maurice Tourneur - 110mn
  • ACROBATIES AERIENNES
    3/6/1933 Lemoigne - DNC (reportage sur l’aviation)
  • AFFAIRE CLASSE (UNE)
    25/3/1932 - Charles Vanel - 24mn
    (le seul film réalisé par Charles Vanel sortira à nouveau en 1935 sous le titre Le coup de minuit)
  • AFFAIRE EST DANS LE SAC (L’)
    (1932) - Pierre Prévert - 45m
  • UNE AFFAIRE GARANTIE
    (1934) - Emil-Edwin Reinert - DNC
  • AGENCE SECURITY
    (1936) - Edmond T. Greville - 35mn
  • AIGLON (L’)
    (1931) - Victor Tourjanski - 109mn
  • ALCIDE PEPIE
    (1934) - René Jayet- 25mn
  • AMANTS ET VOLEURS
    23/11/1935 - Raymond Bernard - 109mn
  • AMI DE MONSIEUR
    (1935) - Film en relief produit par Lumière et Bernard Natan Pierre de Cuvier -DNC
  • AMOK
    15/9/1934 - Fedor Ozep -92mn
  • AMOUR ET BUSINESS
    25/3/1932 - Robert Peguy - 33mn
  • ANE DE BURIDAN
    31/12/1932 - Alexandre Ryder - 77mn
  • ANGELE
    (1934) - Marcel pagnol - 150mn
    Enregistrement studios de Joinville
  • ANNY CHAUFFEUR
    26/12/1931 - RNC - 2100 m
    version française d’un film allemand
  • A NOUS LE BUSINESS
    25/3/1932 - Robert Péguy - 33mn
  • ANTONIA ROMANCE HONGROISE
    (1934) - Max Neufeld - 87mn
  • APRES L’AMOUR
    19/9/1931- Léonce Perret- 73mn
  • ARIANE JEUNE FILLE RUSSE
    27/2/1932 - Aul Czinner- 85mn
  • ARLESIENNE (L')
    6/9/1930 - Jacques de Baroncelli - DNC
  • ARLETTE ET SES PAPAS
    15/9/1934 - Henry Roussell - 85mn
  • ARTHUR
    20/12/1930 - Léonce Perret - 71mn
  • ATOUT COEUR
    27/6/1931 - Henry Roussell - 95mn
  • AU COIN PERDU
    14/2/1931 - Robert Péguy - 24mn
  • AU NOM DE LA LOI
    27/2/1932 - Maurice Tourneur - 77mn
  • AUTOMOBILE DE FRANCE
    (1934) - Coproduction Pathé Natan et Usines Renault - Jean Loubignac
  • AVENTURES DU ROI PAUSOLE
    16/12/1933 - Alexis de Granowsky - 75mn
  • AVENTURIER (L’)
    12/1/1935 - Marcel L’Herbier - 92mn
  • AUTOUR DE L’ARGENT
    (1930) - (Images du tournage du film L’Argent) Jean Dréville - DNC
  • AVEC LE SOURIRE
    (1936) - Maurice Tourneur - 98’

    B

  • LA BANDERA
    21/9/1935 - Julien Duvivier - 100m
  • BATAILLE (LA)
    (1933) - Nicolas Farkas et Marcel L’Herbier - 90mn
  • UNE BELLE OPERATION
    14/12/1935 - RNC - DNC
  • LES BEAUX JOURS
    5/10/1935 - Marc Allegret - 80mn
  • BETE ERRANTE (LA)
    27/9/1931 Marco de Gastyne - 84mn
  • BODEGA (LA)
    (1930) - Bio Perojo - DNC
  • BONHEUR (LE)
    16/2/1935 - Marcel L’Herbier - 100mn
  • UNE BONNE AFFAIRE
    (1935) - Victor de Fast - 38mn
  • BONSOIR M’SIEURS DAMES
    18/10/1936 Sketch Dranem et Roland Toutain tourné par Jean Choux - DNC
    BROUSSE ANNAMITE (DANS LA )
  • 21/7/1934 - André Sauvage - 25mn
    (documentaire extrait de la Croisère Citröen)

    C

  • CES MESSIEURS DE LA SANTE
    24/3/1934 - Pierre Colombier - 115mn
  • CETTE NUIT LA
    30/12/1933 - Marc Sorkin - 80mn
  • C’ETAIT UN MUSICIEN
    15/9/1934 - Fred Zelnik et maurice Gleize - 60mn
  • CETTE VIEILLE CANAILLE
    11/11/1933 - Anatole Litvak - 99mn
  • CHACUN SA CHANCE
    3/1/1931 - Hans Steinhoff et R. Pujol - 76mn
  • CHANTEUR INCONNU (LE)
    (1931) Tourjanski - 95mn
  • CHARLEMAGNE
    30/9/1933 - Pierre Colombier - 92mn
  • CHATELAINE DU LIBAN (LA)
    (1933) - Jean Epstein - 95mn
  • CHAUVE - SOURIS (LA)
    2/4/1932 - Carl Lamac et Pierre Billon - 80mn
    (Version française d’un film allemand)
  • CHIQUE
    (1930) Pierre Colombier - 29mn
  • CHIMPANZE (LE)
    9/4/1932 - Marco de Gastyne - 37mn
  • CHOTARD ET COMPAGNIE
    18/2/1933 - Jean Renoir - 77mn
  • COEURS JOYEUX
    (1931) Hans Schwarz et max de Vaucorbeil - 77mn
  • CIBOULETTE
    11/11/1933 - Claude Autant Lara - 75mn
  • CIRCULEZ
    17/10/1931 - Jean de Limur - 102mn
  • CLAUDIE DOMPTEUSE
    8/10/1932 - Marco de Gastyne - 38mn
  • CLOWN BUX
    25/5/1935 - Jacques Natanson - 38mn
  • COLLIER DE LA REINE (L’AFFAIRE DU)
    21/12/1929 Gaston Ravel et Tony Lekain - DNC - commencé en muet, terminé en parlant
  • ODEUR DE LILAS
    20/2/1932 - Anatole Litvak - 90mn
  • COMME UNE CARPE
    (1933) Claude Heymann - 13mn
  • COMMISSAIRE EST BON ENFANT (LE)
    (1935) - Jacques Becker et Pierre Prévert - 40mn
  • CONTE CRUEL
    14/6/1930 Gaston Modot - 28mn
  • CONQUETE DU CIEL
    25/1/1930 - RNC - 1200 m
  • COSTAUD DES PTT
    17/10/1931 - Jean Bertin et Robert Maté - 80mn
  • COUP MANQUE
    9/4/1932 - Marco de Gastyne - 1200 m (sketch)
  • CROISIERE JAUNE ( LA)
    24/3/1934 André Sauvage - mais monté malgré les protestations du réalisateur par Léon Poirier.
    A l’origine co-production Natan et Citroën - cession droits à Citröen - DNC
  • CROIX DE BOIS (LES)
    19/819/32 - Raymond Bernard - 110mn
  • CROIX DU SUD (LA)
    16/4/1932 - André Huson - 66mn

    D

  • DACTYLO
    18/4/1931 - Wilhelm Thiele - 77mn
  • DACTYLO SE MARIE
    19/5/1934 - René Pujol et Joe May - 85mn
  • DAME DE CHEZ MAXIM’S
    8/4/1933 - Alexandre Korda - 109mn
  • DANS LES RUES
    (1933) - Victor Trivas - 82mn
  • DERNIER MILLIARDAIRE (LE)
    20/10/1934 - René Clair - 92mn
  • DE SANTIAGO DE CHILI A PARIS
    20/2/1933 - René Brut - 30mn
    (documentaire sur l’aviation postale)
  • DEUX CANARDS (LES)
    (1933) Erich Schmidt - 78mn
  • DEUX COUVERTS (LES)
    (1934) Léonce Perret - DNC
    (spectacle de la Comédie Française)
  • DEUX ORPHELINES (LES)
    25/2/1933 - Maurice Tourneur - 87

    E

  • ECHEC ET MAT
    17/10/1931 Roger Goupillières - 75mn
  • ECOLE DES COCOTTES (L’)
    6/7/1935 - Pierre Colombier - 106mn
  • ENFANT DE L’AMOUR
    4/1/1930 - Marcel L’Herbier - DNC
  • ENLEVEZ - MOI
    2/7/1932 - Léonce Perret - 98mn
  • EPERVIER (L’)
    2/10/1933 - Marcel L’Herbier - 106mn
  • EQUIPAGE (L’)
    26/10/1935 - Anatole Litvak - 111mn
  • ETIENNE
    18/11/1933 - Jean tarride - 105mn

    F

  • FANATISME
    12/5/1934 - Gaston Ravel et Tony Lekain - 80mn
  • FANFARE D’AMOUR
    14/9/1935 - Richard Pottier - 115mn
  • FAUBOURG MONTMARTRE
    19/9/1931 - Raymond Bernard - 115mn
  • FEMME ET LE ROSSIGNOL
    21/3/1931 - André Hugon - 102mn (existe version allemande tournée en Algérie)
  • FEMME AU VOLANT (UNE)
    10/9/1935 - Kurt Gerron et Pierre Billon - 85mn
  • FIGURANTE (LA)
    (1935) - Charles Félix Tavano - 30mn
  • FINE PARTIE (UNE)
    1932 - Marco de Gastyne - 40mn
  • FLEUR D’ORANGER (LA)
    (1932) - Henry Rousselle - 87mn
  • FRA DIAVOLO
    31/1/1931 Mario Bonnard - 82mn
  • FRERES KARAMAZOFF (LES)
    23/1/1932 - Fedor Ozep - 85mn (comporte une version allemande)
  • FUSEE (LA)
    13/5/1933 - Jacques Natanson - 90mn

    G

  •  GAIETES DE L’ESCADRON
    17/9/1932 - Maurice Tourneur - 85mn
  • GALERIES LEVY ET CIE
    20/2/1932 - André Hugon - 88mn
    (premier titre : Aux Galeries Washington)
  • GAGNE TA VIE
    (1930) - André Berthomieu - 95mn
  • GARDIENS DE LA MER
    25/2/1933 - Robert Alexandre - 15mn
    (documentaire sur les phares)
  • GLORIA
    25/11/1931 Hans Behrendt et Yvan Noë - 85mn
    comporte une version allemande.
  • GONZAGUE
    (1932) - Marco de Gastyne - DNC
  • GRAIN DE BEAUTE
    12/3/1932 - Pierre Caron - 77mn 

H

  • HERITIER DU BAL TABARIN
    30/9/1933 - Jean Kemm - 85mn
  • HIPOCAMPE (L’)
    (1934) - Jean Painlevé - 13mn
  • HISTOIRE DE LA COMEDIE FRANCAISE
    2/3/1935 - RNC - DNC
  • HOMME EN OR (UN)
    20/10/1934 - Jean Dréville - 78m
  • HONNETE HOMME (UN)
    2/2/1932 - tourné par plusieurs réalisateurs sur un scénario de Yves Mirande au profit de l’APPEC et de l’Union des Artistes - DNC

I

  •  ILE DES PINGOUINS
    18/4/1931 - Kerry Chearton - 50’
  • IL ETAIT UNE FOIS
    7/10/1933 - Léonce Perret - 95mn

    J

  •  J’AI UNE IDEE
    12/1/1935 - Roger Richebé - 100mn
  • JE T’ADORE MAIS POURQUOI ?
    31/5/1930 - Pierre Colombier - DNC
  • JOFROI
    (1934) - Marcel Pagnol - 52mn
  • JUGEMENT DE MINUIT
    7/1/1933 - Alexandre Esway - et André Charlot - 95mn
  • JUSTIN DE MARSEILLE
    13/4/1935 Maurice Tourneur - 98mn

    K

  • KOENIGSMARK
    7/12/1935 Maurice Tourneur - 115mn

    L

  • LEOPOLD LE BIEN AIME
    20/1/1934 - Arno Charles Brun - 102mn
  • LEVY ET CIE
    (1930) - André Hugon - DNC
    (existe une version allemande : Meiier und Co )
  • LIDOIRE
    9/9/1933 - Maurice Tourneur - 20mn
  • LIEBELEI
    3/3/1934 - Max Ophüls - 88m

M

  • MAISON DE DANSES
    14/3/1931 - Maurice Tourneur - 85mn
  • MAISON JAUNE DE RIO
    4/7/1931 - Karl Grüne - 90mn
  • MALABARS
    (1934) René Jayet - 26mn
  • MAM’ZELLE SPAHI
    13/10/1934 - Max de Vaucorbeil - 85mn
  • MARCHAND DE SABLE
    16/1/1932 - André Hugon - 88mn
  • MARIE DES ANGOISSES
    27/7/1935 - Miche Bernheim - 82mn
  • MA TANTE DE HONFLEUR
    12/3/1932 - Maurice Diamant - Berger - 85mn
  • MAUVAISE GRAINE
    7/7/1934 - Billy Wilder et Alexandre Esway - 86mn
  • MELO
    9/7/1932 - Paul Czinner - 95mn
  • MERVEILLEUSE JOURNEE (UNE)
    24/12/1932 - Robert Wyler et Yves Mirande - 87mn
  • MIMI PANDORE
    1/10/1932 - Roger Capellani - 36mn
  • MINUIT PLACE PIGALLE
    13/10/1934 - Roger Richebé - 100mn
  • MIRAGES DE PARIS
    7/1/1933 - Fedor Ozep - 77mn
  • MIQUETTE ET SA MERE
    24/3/1934 - Maurice Diamant - Berger et Henri Rolla - 85mn
  • MISERABLES (LES)
    10/2/1934 - Raymond Bernard - 305mn (projeté en 3 parties)
  • MONASTERE (UN)
    25/2/1933 - Robert Alexandre - 40mn
  • MON COUSIN DE MARSEILLE
    (1936) -Germain Fried - 45mn
  • MON GOSSE DE PERE
    21/12/1929 -Jean de Limur - DNC
  • MONSIEUR CORDON
    (1933) - Pierre Prevert - 9mn
  • MONSIEUR LE DUC
    14/3/1931 - Jean de Limur - 81mn
  • MONSIEUR CAMBRIOLE
    (1931) - Maurice de Canonge - DNC
  • MONSIEUR DURAND SENATEUR
    29/10/1932 - Robert Péguy - 40mn
  • MONSIEUR EST SAISI
    (1936) - René Sti - 39mn
  • MONSIEUR LE MARECHAL
    25/11/1931 - Carl lamac - 80mn
    (version française et allemande d’après version tchèque)
  • MONSIEUR LE SENATEUR
    (1933) - Robert Péguy - DNC
  • MONSIEUR SANS GENE
    9/3/1935 - Karl Anton - 95mn
  • MYSTERE DE LA CHAMBRE JAUNE
    18/10/1930 Marcel L’Herbier - 108mn
  • MYSTERE DU CHATEAU D’IF
    (1932) - René Barberis - 119mn
  • MILLE NEUF CENT
    (1933) Roger Goupillières - DNC - Retrospective de films muets sonorisés
  • MONSIEUR CORDON
    (1933) - Pierre Prévert - 9mn

N

  • NOUS MARIONS SOLANGE
    (1934) - Lucien Mayrargues - 34mn
  • NOUS SERONS TOUJOURS HEUREUX
    (1933) - Emil - Edwin Reinert - DNC
  • NUIT A MONTE CARLO (UNE)
    (1932) - Robert land - 40mn
  • NUIT DE NOCES
    14/9/1935 - René Jayet - 85mn

O

  • OBSESSION
    21/4/1934 Maurice Tourneur - 35mn
  • OMBRES SUR L’EUROPE
    2/12/1933 - Robert Alexandre - 55mn
    (Reportage sur le corridor polonais)
  • ON DEJEUNE A MIDI
    (1933) - Emil-Edwin Reinert
  • ORDONNANCE (L’)
    2/9/1933 - Victor Tourjansky - 76mn 

P

  • PAQUEBOT TENACITY
    7/7/1934 - Julien Duvivier - 85mn
  • PARFUM DE LA DAME EN NOIR (LE)
    14/11/1931 - Marcel l’Herbier - 109mn
  • PARIS AU FIL DE L’EAU
    (1933) - Jean Claude Bernard - 470 M
  • PARIS BEGUIN
    10/10/1931 - Auguste Genina - 117mn
  • PARIS MEDITERRANEE
    (1931) - Joe May - 75’ (premier titre : deux dans une voiture)
  • PARTIR
    27 6/1931 - Maurice Tourneur - 95mn
  • PECHE A LA BALEINE (LA)
    (1933) - Lou Bonin - 4mn
    (chanson de Prévert dite par Jacques Prevert)
  • PERDUS EN MER
    3/6/1933 - Robert Alexandre - DNC
  • PETIT ROI (LE)
    25/11/1933 - Julien Duvivier - 90mn
  • PETITE LISE (LA)
    31/1/1931 - Jean Gremillon - 77mn
  • PETIT TROU PAS CHER (UN)
    (1934) - Pierre Jean Ducis - 45mn
  • PIANO A VENDRE
    (1934) - René Jayet - 26mn
  • PICADOR (LE)
    19/3/1932 - Lucien Jacquelus - 91mn
  • POIGNARD MALAIS (LE)
    31/1/1931 - Roger Goupillières - 60mn
  • POIL DE CAROTTE
    5/11/1932 - Julien Duvivier - 80mn
  • POMPIERS DE PARIS
    24/6/1933 - Jean Claude Bernard - 700m.
  • POUR ETRE AIME
    28/10/1933 - Jacques Tourneur - 75mn
  • POUR UN PIANO
    (1934) - Pierre Chenal - 30mn
  • PRECIEUSES RIDICULES (LES)
    23/2/1935 - Léonce Perret - 46mn
  • PRINCE JEAN (LE)
    (1934) Jean de Marguenat - 95mn
  • PRINCE DE MINUIT
    20/10/1934 - René Guissart - 100mn
  • PRINCESSE TAM TAM
    19/10/1935 - Edmond T. Greville - 77mn
  • PRIX DE BEAUTE
    11/1/1930 - Augusto Genina (commencé par René Clair en muet, sonorisé en 4 versions) - 109mn

R

  • RAPIDE 713 (LE)
    (1935) - George Friedland - 700 m.
  • REVE (LE)
    25/7/1931 - Jacques de Baroncelli - 73mn
  • ROI DES RESQUILLEURS (LE)
    15/11/1930 Pierre Colombier - DNC
  • ROI DU CIRAGE (LE)
    21/11/1931 - Pierre Colombier - 100mn
  • ROSIERE DES HALLES (LA)
    8/6/1935 - Jean de Limur - 100mn
  • ROTCHILD
    5/5/1934 - Marco de Gastyne - 97mn
    existe en version anglaise

S

  • SA MEILLEURE CLIENTE
    17/12/1931 - Pierre Colombier - 87mn
  • SAPHO
    14/4/1934 - Léonce Perret - 90mn
  • SERIE 7 N° 77777
    (1934) - Victor de Fast - 1070 m
  • SIDONIE PANACHE
    (1934) - Henry Wulschleger - 120mn
  • SI J’ETAIS LE PATRON
    (1934) - Richard Pottier - 100mn
  • SIX CENTS MILLE FRANCS PAR MOIS
    16/9/1933 - Leo Joannon - 75mn
  • SON ALTESSE L’AMOUR
    27/9/1931 - Eric Schmitt, Robert Péguy - 91mn
    (existe une version allemande)
  • SOUS LE CASQUE DE CUIR
    30/4/1932 - Albert de Courville - 95mn
  • SUR LES QUAIS DE PARIS
    (1933) - J.L. Bernatd - DNC

T

  •  TARTARIN DE TARASCON
    17/11/1932 - Raymond Bernard - 95mn
  • TENDRESSE (LA)
    (1930) André Hugon - existe en version allemande
  • TETE DE VEAU (LA)
    (1933) - Emil Edwin Reinert - 21mn
  • TETE D’UN HOMME (LA)
    18/2/1933 - Julien Duvivier - 100mn
  • THEODORE
    15/4/1932 - Pierre Colombier - 87mn
  • TRAIN DE 8 H 47 (LE)
    26/5/1934 - Henry Wulschinger - 80mn
  • TROIS MASQUES (LES)
    2/11/1929 - André Hugon - 70mn
  • TOVARITCH
    11/5/1935 - Jacques Deval - 100mn
  • TROIS POUR CENT
    2/11/1933 - Jean Dréville - 97mn
  • TOTO
    9 9/1933 - Jacques Tourneur - 80mn
  • TOUCHE A TOUT
    16/11/1935 - Jean Dreville - 117mn
  • TOUT CA NE VAUT PAS L’AMOUR
    24/10/1931 - Jacques Tourneur - 87mn
  • TOUT POUR RIEN
    26/9/1933 - René Pujol - 95mn
  • TU M’ENVERRAS DES CARTES POSTALES
    24/12/1932 - Titayna - 15mn

U

  • UNE BELLE GARCE
    20/12/1930 - Marco de Gastune - DNC
    (ex ROSETTA LA FILLE AUX LIONS)
  • UNE NUIT A MONTE CARLO
    31/12/1932 - Roger Land - 1100 m
  • UNE FOIS DANS LA VIE
    (1933) Max de Vaucorbeil - 884m
  • UN SOIR DE RAFLE
    20/6/1931 - Carmine Gallone - 109mn

      V

  • VARIETES
    19/10/1935 - Nicolas Farkas - 100mn
  • VIE PERDUE (UNE)
    16/9/1933 - Raymond Rouleau - 80mn
  • VIE DU CIRQUE
    10/9/1932 - Alexandre - 30’ (documentaire sur le cirque avec Fratellini)
  • VITRAIL
    21/12/1929 - Jacques de Baroncelli 12’
  • VOLEUR (LE)
    23/12/1933 - Maurice Tourneur - 60mn
  • VRAI PARIS (LE)
    (1933)- J.C. Bernard - 700m

    Z

  • ZIZI
    Charles Felix Tavano - 850m
  • ZOUZOU
    15/12/1934 - Marc Allégret - 85mn

Films tournés à St-Maurice (Gérance Natan) après Mars 1938
(Tous ces films ont été tournés et terminés en 1938)

  • BRIGADE SAUVAGE
    Marcel L’Herbier - 95mn
  • DUEL (LE)
    Pierre Fresnay - 84mn
  • CAVALACADE D’AMOUR
    Raymond Bernard - 100mn
  • COEUR EBLOUI
    Jean Vallee - 90mn
  • CONFLIT (LE)
    Léonide Moguy - 94mn
  • DERNIER TOURNANT
    Pierre Chenal - 90mn
  • DOMPTEUR (LE)
    Pierre Colombier - 85mn
  • EDUCATION DE PRINCE
    Alexandre Esway - 95mn
  • ENTENTE CORDIALE
    Marcel l’Herbier - 110mn
  • FEUX DE JOIE
    Jacques Houssin - 95mn
  • FORT - DOLORES
    René Le Hénaff - 93mn
  • GRAND - PERE
    Robert Péguy - 85mn
  • HOMME DU NIGER
    Jacques de Baroncelli - 102mn
  • KATIA
    Maurice Tourneur - 91mn
  • LOI DU NORD (LA)
    Jacques Feyder - 110mn
  • LOUISE
    Abel Gance - 85mn
  • MAISON DU MALTAIS (LA)
    Pierre Chenal - 90mn
  • MONDE TREMBLERA (LE)
    Richard Pottier - 108mn
  • NOUVEAUX RICHES (LES)
    Berthomieu - 89mn
  • PETIT CHOSE (LE)
    Maurice Cloche - DNC
  • POUR LE MAILLOT JAUNE
    Jean Stelli - 91mn
  • QUAI DES BRUMES
    Marcel Carné - 91mn
  • REVOLTE (LE)
    Léon Mathot - 105mn
  • SIXIEME ETAGE
    Maurice Cloche - 96mn
  • TRICOCHE ET CACOLET
    Pierre Colombier - 107mn

Cette filmographie- établie par André Rossel-Kirschen - comporte fatalement des lacunes ou des erreurs .
Nous remercions à l’avance toute personne qui nous permettra d’effectuer des corrections.
Vous pouvez nous contacter par mell au siège de l’association
: info@lips.org ou directement à Kirrosor@club-internet.fr.

Merci

Bouts d'essais

BERNARD NATAN, L'"ANIMATEUR"
par Patrick Brion

Contrairement à la plupart de ses collègues, toujours enclin à se parer de titres de Président-Directeur Général ou de Directeur Général, Bernard Natan avait choisi de s'appeler - simplement et modestement - un "animateur". C'est ainsi qu'il apparaît sur une des plaquettes publicitaires de la société dont il avait la charge.

Bernard Natan cumulait assez curieusement les ambitions d'un capitaine d'industrie, accumulant les sociétés, s'emparant de brevets et pratiquant le système cher aux Américains du trust vertical (production-distribution-exploitation) avec le goût d'un producteur éclairé cherchant à réunir autour de lui les talents les plus divers. A un moment où il pouvait se contenter de gérer un prestigieux circuit de salles - ce que feront la plupart de ses successeurs! - il choisit de se lancer dans la production (une entreprise toujours risquée!), témoignant à cette occasion d'une réelle ambition et souhaitant ainsi distribuer dans les salles du circuit Pathé non seulement les films des autres mais aussi les siens.

Il fera ainsi tourner Fédor Ozep et Abel Gance, René Clair et Jean Grémillon, Raymond Bernard et Jean Vigo, les frères Prévert et Marcel L'Herbier, Jacques et Maurice Tourneur, Anatole Litvak et Paul Czinner. Sa recherche d'une exigence de qualité l'incite de même à adapter Victor Hugo, Roland Dorgelès, Stefan Zweig, Dostoïevski, Alphonse Daudet et Joseph Kessel et à attirer des collaborateurs aussi prestigieux que Marcel Pagnol et Carlo Rim, les décorateurs Lazare Meerson et Lucien Aguettant, le chef-opérateur Jules Krüger et les musiciens Jacques Ibert, Darius Milhaud et Arthur Honegger.

Le goût et le souci de perfection de Bernard Natan éclatent dans "Les Misérables", la plus belle "reconstitution" du cinéma français, avant "Les enfants du paradis". Tout est mis en œuvre pour permettre à Raymond Bernard de retrouver le souffle de Hugo. Evoquer "Les Misérables", c'est d'un coup se souvenir de l'affrontement de Harry Baur ( admirable Jean Valjean) et de Charles Vanel (Javert), de Florelle en Fantine et de Dullin dans le rôle de Thénardier. La recréation du Paris des barricades y est inoubliable.

C'est grâce à Bernard Natan que les spectateurs ont pu retrouver l'atmosphère tragique des "Croix de bois", autre grande réussite de Raymond Bernard, et le destin fatal de "L'équipage" d'Anatole Litvak.

Plus que tout autre, sans doute, Maurice Tourneur doit à Bernard Natan d'avoir pu passer brillamment du muet où il avait excellé à Hollywood au parlant. Le village espagnol écrasé de chaleur de "Maison de danses", les ruelles et les docks mal éclairés d' "Au nom de la loi" et la fidélité au genre mélodramatique des "Deux orphelines" où un château peuplé de nobles dévoyés et décadents va de pair avec un univers de criminels et de malandrins portent naturellement la marque d'un très grand cinéaste mais aussi, en filigrane, l'aide que lui a certainement apportée son producteur. "Justin de Marseille", sans doute le plus beau film parlant de Maurice Tourneur, est déjà un chef-d'œuvre de ce que l'on appellera plus tard le "réalisme poétique". Et cela quatre ans avant "Le quai des brumes" de Marcel Carné.

La beauté de la carrière de Maurice Tourneur ne doit pas faire oublier que c'est aussi pour Pathé-Natan que Jacques Tourneur mettra en scène son premier film, "Tout ça ne vaut pas l'amour", avec Jean Gabin et Josseline Gaël.

Adaptations littéraires, films policiers, comédies, vaudevilles militaires - souvenons-nous du trio formé par Raimu, Jean Gabin et Fernandel dans "Les gaités de l'escadron" sans oublier Pierre Labry, tonitruant dans le rôle de Potiron "qui a le nez rond comme un marron!" - drames de guerre, chroniques provinciales, mélodrames, drames judiciaires...

On est frappé par la variété de la production de Pathé Natan, une production où se succédera l'élite des acteurs français de l'époque.

La mise à l'écart de Bernard Natan coïncidera avec une baisse immédiate de la production de films. Entre 193O et 1935, Pathé Natan avait produit plus de soixante films. Ce nombre ne sera atteint par la suite qu'en vingt ans (1936-1956). Six ans d'un côté, vingt de l'autre...

Il était évident que Pathé manquait alors d'un "animateur"!

LA RUE FRANCOEUR

En 1920, Bernard NATAN transfère les ateliers de tirage et les bureaux de RAPID FILM au 6 de la rue FRANCOEUR. Il acquiert, à partir de 1924, la totalité des bâtiments correspondant au "Bazar du Bâtiment", formant l’angle de la rue FRANCOEUR et de la rue Cyrano de Bergerac.

En 1924, il crée les studios de montage, en 1926, il fait construire deux studios de tournage : un petit de 756 m2 sur une hauteur de 11 m et un grand de 1248m2, sur une hauteur de 15,80 m. L’ensemble de 2300 m2 au sol, constitue 12 000 m2 de constructions avec une centrale électrique de 15000 Ampères. C’est de loin en 1929 les plus grands studios intra-muros de Paris et le plus modernes (les studios GAUMONT des Buttes-Chaumont ne font que 2000 m2).

Il y tourne notamment les films des PRODUCTIONS NATAN. En 1929, la fusion de RAPID- FILM apporte à PATHÉ-CINÉMA l’ensemble des installations de la rue FRANCOEUR contre 54000 actions de PATHÉ-CINÉMA, calculé sur le prix de Bourse de 464 francs, soit 23 millions de francs. Ce qui est une très bonne affaire pour PATHÉ-CINÉMA et une mauvaise affaire pour Bernard NATAN.

À partir de 1929, le siège social est transféré rue FRANCOEUR.

LES STUDIOS DE JOINVILLE

Construits par Jean SAPÈNE, Directeur des CINÉROMANS, les studios de Joinville sont constitués par six, puis sept studios de grande dimension. Bernard NATAN ayant acquis CINÉROMANS, les studios seront agrandis et équipés pour le parlant. Ils sont considérés comme les plus modernes d’Europe.

RAPID-PUBLICITÉ

Crée en 1924, RAPID-PUBLICITÉ est la plus importante firme de réalisation de films publicitaires et de dessins animés. En 1940, André RÉMAUGÉ en confie la gestion à Jean Mineur (contre 50% des parts). RAPID-PUBLICITÉ devient alors JEAN MINEUR PUBLICITÉ, puis MÉDIAMÉTRIE.

MÉLIÈS

Bernard NATAN subventionne de nombreuses oeuvres : la première Cinémathèque de Paris, l’École de Vaugirard. Il organise de nombreuses projections gratuites pour les enfants des écoles, mais ces activités peuvent être considérées comme des "relations publiques" dont on attend des retombées publicitaires.

Plus significative, nous apparaît l’aide qu’il apporte anonymement au géant déchu MÉLIÈS que nous ne connaissons que par les souvenirs de la petite fille du magicien de Montreuil. Comme on le sait, MÉLIÈS a été ruiné, ses studios et son logement vendus à bas prix aux enchères. Il est réduit, à l’âge de 65 ans, à tenir un stand de confiseries à la Gare Montparnasse.

Madeleine Malthète-Méliès raconte : "Un soir, un inconnu vient voir Georges dans la petite boutique de la Gare Montparnasse. Il bavarde quelques instants avec lui et le lendemain MÉLIÈS a la surprise de recevoir un chèque. Cet envoi va se répéter chaque mois, ponctuellement, durant 6 ans sans que personne ne sache jamais rien. L’inconnu se nomme NATAN... Au mois de Septembre 1933, nous réussissions à partir pour la Bretagne, grâce à un envoi toujours aussi discret mais plus important que les autres de NATAN qui a appris par GRIMOIN-SANSON, avec lequel mon grand-père correspond toujours, combien MÉLIÈS est triste de ne pouvoir se rendre au bord de la mer, comme chaque année. Discret, généreux et efficace NATAN" (in Méliès, l’Enchanteur , éd. Madeleine Malthète-Méliès, pp 391 et 417).

BERNARD NATAN ET LE LANCEMENT DU CINÉMA PARLANT EN FRANCE

En janvier 1929, la plupart des personnes qui font autorité dans le cinéma ne croient pas au succès du film parlant. On constate que Le Chanteur de Jazz bat tous les records de recettes depuis six mois, mais on pense qu’il s’agit "d’une mode qui ne durera pas."

À la fin du 1er semestre 1929, les nouvelles des États Unis confirment que bon gré mal gré la place est maintenant au cinéma parlant.

Jusque là, le film était international : il suffisait de changer les quelques intertitres entre les scènes. Désormais, le film ne pourra pas être projeté que dans la langue où il a été tourné.

Pour faire face à ce défi, Paramount décide d’investir 200 millions de francs pour créer, à Saint Maurice, en région Parisienne, un studio où seront tournés, d’après des scénarios préparés à Hollywood, des films en cinq ou six versions, destinés au public français, allemand, italien etc. Le résultat sera catastrophique et Paramount perdra en 18 mois 80 millions de francs. On inventera alors, en 1932, le "dubbing" - le doublage - et les réalisateurs, acteurs et techniciens de valeur seront invités à s’expatrier à Hollywood.

De son côté, la Tobis Société germano-hollandaise, va acquérir les studios d’Épinay pour y tourner des versions françaises. Ultérieurement, on trouvera plus commode d’inviter acteurs et réalisateurs à tourner à Berlin aux Studios de Babelsberg.

Dans ce contexte, que deviennent les producteurs français ? Pathé et Gaumont ont cessé depuis longtemps de produire des films. Jean SAPÈNE et les Cinéromans sont en perte de vitesse et incapables de fournir l’effort financier nécessaire pour produire des films parlant français. Le conglomérat Gaumont-Francofilm-Aubert (GFFA), victime d’un passif qui ne cesse de croître et qui entraînera sa faillite en 1934, est incapable de faire l’effort nécessaire.

En quelques mois - d’Octobre à Décembre 1929 - Bernard NATAN va être en mesure de sonoriser ses studios de Francoeur et de Joinville et d’équiper les salles pour le parlant. Il va donc jouer un rôle capital dans la course au cinéma parlant français. Non seulement, il va produire le plus grand nombre de films français, mais il va pouvoir héberger dès 1930, dans ses studios, la production d’un grand nombre de producteurs indépendants.

LES ACTUALITÉS SONORES

PATHÉ JOURNAL a été créé en 1907 et a connu un énorme succès. Mais dans le cadre de la liquidation par Charles PATHÉ des activités cinématographiques, PATHÉ JOURNAL est cédé à PATHÉ CONSORTIUM, puis à GAUMONT.

En 1929, Bernard NATAN relance les actualités PATHÉ. Il dépense plus de 5 millions de francs pour équiper trois camions sonores qui parcourent le monde. Dès Octobre 1929, les actualités sonores PATHÉ-NATAN sont opérationnelles, coupant l’herbe sous les pieds de la FOX-MOVIETONE qui a commencé à diffuser des séquences sonores dans les cinémas équipés en parlant. Ces actualités sont renouvelées quatre fois par semaine. Il y a toujours les "actualités féminines" et les "magazines", reportages approfondis sur certains sujets d’actualité.

LE CINÉMA D’ART ET ESSAI

Les productions NATAN s’efforcent évidemment d’être des succès commerciaux, susceptibles d’atteindre le plus grand public. Pourtant, Bernard NATAN n’hésite pas à investir des sommes considérables dans des films ambitieux. Par ailleurs, il ne néglige pas les films d’avant-garde, susceptibles de plaire à un public limité. Il distribue le premier film de Jean Vigo À propos de Nice . Il laissera Charles DAVID tourner le premier film des frères PRÉVERT L’Affaire est dans le sac . Il confie la gérance de l’une de ses salles aux Champs Élysées aux directeurs du cinéma des URSULINES, TALLIER et MYRGA. L’ERMITAGE devient ERMITAGE-PATHE-URSULINES.

LES INVESTISSEMENTS À LONG TERME

Bernard NATAN acquiert les brevets BAIRD de télévision.

Il finance la STOP qui détient le procédé CHRETIEN de l’hypergonar. Avec ce procédé il fait tourner plusieurs films qui sont projetés au MARIGNAN, mais il ne parvient pas à intéresser les exploitants qui ont dû investir dans le sonore et qui sont peu enclins à réaliser de nouvelles transformations dans les salles. C'est en 1953 que le procédé CHRETIEN est commercialisé sous le nom de "cinémascope" aux Etats Unis, PATHÉ à cette époque ayant abandonné tous ses droits.

Bernard NATAN finance divers procédés de films en couleur (CHRETIEN, BLATTNER etc.). Cependant, ces procédés ne sont pas suffisamment au point. En 1935, TECHNICOLOR lui cède les droits de son procédé en Europe, à condition qu’il construise une usine de pellicule vierge couleur, mais il n’arrive pas à se procurer les fonds nécessaires. C’est Alexander KORDA qui reprend l’option et construit son usine en Angleterre.

PATHÉ-NATAN ET LES POUVOIRS PUBLICS

Victime des calomnies habituelles de la presse d’extrême droite contre la République, on insinue que Bernard Natan est "protégé" par des politiciens corrompus.

Les travaux de Gilles Willems ont établi le contraire.

Lorsque NATAN acquiert la station ILE DE FRANCE pour pouvoir procéder à des expérimentations du procédé BAIRD, l’État refuse le transfert du poste à Romainville.

Plus tard, le Ministre des PTT Georges MANDEL arbitre pour une télévision d’État qui utilise d’autres procédés, en déclarant : "Si je choisissais le télécinéma, on dira que c’était pour faire plaisir aux industriels et à Monsieur NATAN".

On sait que le format réduit PATHÉ RURAL était celui de 17,5 mm alors que les Allemands et les Américains ont adopté le format 16 mm. Lorsque la conférence de Rome opte pour un format universel en 16 mm, on remarque que cette décision fait du tort au fabricant français (75% des installations en France étaient en 17,5 mm).

Les Américains promettent une "indemnité", puis se ravisent en excipant des limitations à leur entrée sur le marché français... Les autorités françaises - qui participent aux congrès - décident qu’elles n’ont pas à intervenir dans un différend entre des intérêts privés.

LES CAMPAGNES DIFFAMATOIRES

Dès 1930, des campagnes de presse sont menées par différents médias contre Bernard NATAN. Les travaux de Gilles WILLEMS montrent qu’à l’origine de ces campagnes se trouvent différents groupes financiers, avec, semble-t-il, le concours de Charles PATHÉ, qui désire reprendre le contrôle de la Société à bon compte.

Les faillites successives de petites et grosses Sociétés (Osso, Haïk et surtout la GFFA en 1934 avec un passif de 290 millions de francs) rendent les banques totalement imperméables à des crédits de campagne nécessaires en raison de la crise qui a atteint le cinéma dès 1932 et qui redouble en 1934-35.

La société PATHÉ-NATAN est mise en faillite en février 1936.

Bernard NATAN est arrêté en décembre 1938, c’est à dire à un moment où la xénophobie et l’antisémitisme ont atteint une apogée qui se traduit plus tard au niveau politique par l’instauration du régime de Vichy.

À ce moment-là, les journaux présentent comme des faits avérés des accusations discutables et des accusations totalement inventées. La presse de l’époque se déchaîne :

Gaston BERGERY parle dans LA FLECHE "d’un milliard de détournement".

BARDÈCHE, BRASILLACH et REBATET, démontrent le mécanisme de "création de sociétés filiales qui siphonnent l’actif de la société mère", etc.

Ce qui est grave, c’est que ces accusations fantaisistes sont reprises peu ou prou actuellement, non seulement dans les publications d’extrême-droite, mais dans toutes les histoires du cinéma. En réalité, PATHÉ-NATAN était en 1936 la première société intégrée du cinéma français et 90% des actifs provenaient des acquisitions de Bernard NATAN. La société "mise en faillite" n’arrêtera jamais ses activités et finalement remboursera son passif avec paiement des agios de retard !

Réflexions sur l'histoire
du cinéma français
de l'entre deux guerres

Lorsque j’entrepris, il y a maintenant plusieurs années1, les premières recherches qui allaient me conduire vers la réalisation de ma thèse sur le groupe Pathé-Natan dans l’entre deux guerres, je ne mesurais pas vraiment la tâche qui m’attendait. Venant de l’histoire, j’avais toutefois toujours été attiré par l’univers du cinéma. Mais c’est au cours de ces premiers travaux de Maîtrise que j’ai découvert, avec étonnement, l’univers de l’historiographie française du cinéma et ses carences. Celle-ci, représentée par les tenants de l’histoire cinéphilique, accumulait tout à la fois le manque de méthode, l’absence de problématique et inévitablement un flot d’erreurs. Dans cette histoire, centrée principalement sur les auteurs et leurs films, le contexte historique n’était abordée dans le meilleur des cas que comme une toile de fond sans liens réels avec l’histoire de l’industrie cinématographique qui s’y rattachait. L’exemple le plus représentatif de ce mode de traitement historique, pour la période qui m’intéressait, était celui principalement réservé à la gestion de Pathé-Cinéma par Bernard Natan.

Cette gestion n’était pas décrite et analysé par l’approche classique de l’histoire entrepreneuriale, économique ou industrielle, mais était abordé par le biais des escroqueries et aspects croustillants ou supposés tels de Bernard Natan. L’origine de ce traitement prend ses sources dans les campagnes de déstabilisations ayant précipité la mise en faillite de la société Pathé et dans celles qui accompagnèrent les procédures judiciaires de cette affaire. Ces campagnes, caractérisées par leurs violences antisémites et xénophobes, furent amplifiées par les écrits de propagandistes d’extrême-droite du type Bardèche & Brassilach ou Rebatet. L’utilisation unique de ce type de document est étonnante et démontre l’amateurisme de ces approches. Bernard Natan personnifia pour ces raisons, jusqu’à une date récente dans les dictionnaires et histoires de cinéma, le symbole de l’escroc, forcément juif, du cinéma français d’avant-guerre. Il existait pourtant déjà à cette époque des sources fiables facilement accessibles.

Par ce mode de traitement, la rupture que marquait l’arrivée de Bernard Natan à la direction de Pathé, par rapport à la politique de liquidation d’actifs menée par l’équipe de Charles Pathé pendant dix ans, n’était pas traitée. Les projets industriels du groupe Natan dont la finalité est la constitution d’un groupe industriel intégré, capable de faire face à la concurrence sur le marché national et international, était lui aussi ignoré. Pourtant, cette rupture dans la longue vie de la société Pathé est importante. C’est en effet, avec le passage de Bernard Natan à la direction de la société Pathé que se constituent les actifs, sur la base desquels celle-ci existe jusqu’à nos jours. Les conditions qui entourent et expliquent la faillite furent elles aussi totalement ignorées.

C’est entre autre par ce type d’approche que j’ai décidé d’aborder ma thèse, dont la trame en la résumant, porte sur les origines et l’organisation par Bernard Natan du premier groupe de communication français des années trente, sur la description et l’analyse des luttes et convoitises qui se développent autour de ce groupe, leurs implications politiques et judiciaires et leur règlement par les étapes de la réorganisation du groupe sous l’occupation. Cette approche historique et ce travail de fond par les multiples ramifications qu’ils abordent, n’ont pas pour ce domaine en France d’exemples comparables. Je ne peux rapprocher ma démarche qu’à celle menée aux États Unis par Douglas Gomery sur l’industrie du film.

Cette carence historique française explique pourquoi, en partie, est réapparue la thématique "faillite/escroqueries/juif/étranger" au cours des festivités du centenaire du cinéma dans certains ouvrages parus à cette occasion et dans des articles de presse couvrant l’exposition Pathé au Centre Pompidou.

J’avais, quelques mois plus tôt, intégré le groupe de recherche pluridisciplinaire sur l’histoire économique du cinéma, organisé par l’IHTP (l’Institut d’Histoire du Temps Présent) et animé par Christian Delage et Pierre-Jean Benghozi. Cet espace me permit de rencontrer des chercheurs français et étrangers venant de divers horizons et d’y confronter mes premières réflexions sur ce champ de recherche. C’est à cette même période que se sont manifestés les descendants de Bernard Natan, notamment sa petite-fille, Françoise Ickowicz et son neveu, André Rossel-Kirschen à qui j’ai apporté les premières bases pour une réhabilitation de ses activités. En effet, eux aussi, ne connaissaient de ces événements que ce qu’en disaient les histoires du cinéma. Nos échanges depuis se sont enrichis sur la connaissance de cette période2. Se dissipèrent par ailleurs, par des débats passionnés, parfois animés, mais toujours amicaux, beaucoup d’ombres sur cette histoire et son traitement.

Pour ma part, dans mon mémoire de Maîtrise, j’avais déjà émis mes doutes sur la méthodologie des historiens du cinéma de cette période et les conclusions que dans leurs travaux en découlaient. J’avais, par ailleurs, depuis plusieurs mois, décidé d’entreprendre ma thèse sur le groupe Pathé-Natan. Ceci, je le précise, avant de prendre connaissance de l’existence des "archives Pathé". J’avais, en effet, au cours de mon travail de Maîtrise contacté la société Pathé qui m’avait annoncé que les archives avaient brûlé pendant la guerre.

Par ce choix risqué, mais persuadé que je trouverai tout de même des éléments dans d’autres fonds, je m’engageais donc à revisiter des pans entier, jusque là inexplorés de l’histoire industrielle, économique et politique du cinéma français de l’entre deux guerres. Ma décision d’aborder ce vaste champ, en dehors de la tradition cinéphilique, était par ailleurs, à ce moment là, nettement affirmée. J’avais, je crois, abordé de façon pertinente, le domaine de la représentation de 14-18 dans mes premiers travaux sur le cinéma pacifiste d’avant guerre et constatais que ce type de question, pour des raisons de délimitation de champ, n’aurait plus sa place dans mes nouveaux travaux. Mes projets, grâce à l’appui de Roger Dupuy et Jean-Pierre Berthomé, rencontrèrent un écho favorable au sein de mon université (Rennes II), qui m’attribua une allocation de recherche pour entamer ce travail.

En entreprenant l’étude des liens industriels, financiers et politiques qui unissent cette histoire, je me suis émancipé de l’approche classique des histoires du cinéma, trop souvent limitée à l’approche hagiographique et dans les meilleurs cas à l’analyse sectorielle. Ma démarche autour de l’histoire du groupe Pathé-Cinéma, se distingue par ma volonté d’intégrer la formation d’un groupe de communication et les convoitises et conflits financiers et politiques qui l’accompagnent, non pas dans un contexte, toile de fond, dans lesquels ces éléments s’intègrent, mais dans l’histoire à laquelle ils participent.

Ce souci de ne pas dissocier l’histoire du groupe Pathé-Cinéma, ses luttes de prises de contrôle, orchestrées principalemet contre Bernard Natan, de l’histoire des conflits de l’entre deux guerres, caractérise ma méthodologie. Je ne pense pas en effet que ces champs s’opposent, à la différence de certains qui par complexe ou réflexes corporatifs vont vouloir opposer leurs conceptions de "l’histoire du cinéma" à "la grande histoire".

Comment, par exemple, comprendre, retracer les différentes étapes qui vont mener l’entrepreneur de cinéma, Bernard Natan de la réussite industrielle à Auschwitz ?
En séparant ce qui relève du domaine de l’histoire du cinéma de "l’autre histoire" ? Ceci est absurde. Car sans entrer dans le détail de plusieurs années de recherche, ni tomber dans le positivisme dans lequel certains tentèrent de me réduire, je peux montrer, par les liens et les implications financières et politiques, que si Bernard Natan avait fabriqué des jouets ou des charentaises, il n’y aurait pas eu "d’affaire Natan". Par cette affirmation j’indique implicitement que la fabrication de la légende de l’escroc Natan est le produit, à une période donnée, des luttes de prise de contrôle, par des groupes différents, d’un outil de communication important.

Cette remarque montre que l’ensemble des éléments économiques, financiers, juridiques et politiques sont indissociables. Ils forment une part de l’histoire du cinéma qui participe elle-même plus largement à l’histoire de la société française de cette période. Cette histoire, que je veux ouverte, n'est pa monolitique. Elle décrit une nébuleuse d’éléments où chaque pièce en cache et en explique une autre. Elles possèdent leurs vies propres et gravitent autour de Pathé-Cinéma. C’est l’étude de ces éléments extérieurs et leurs relations avec la société qui nous permet de dégager les véritables intérêts et enjeux de cette histoire .

Bien évidemment, cette démarche - banale pour un historien - s’inscrit dans mon intérêt pour le cinéma dans son ensemble plutôt que pour une autre activité, comme l’industrie automobile (j’aurais pu, dans une certaine mesure, aborder l’histoire de Citroën). Par ailleurs, comme je l'ai déjà évoqué, la dimension liée à la spécificité du traitement antisémite et xénophobe détermina pour ma part mon choix sur l’histoire de ce groupe et de son "animateur" plutôt que sur celle de Gaumont dont l’histoire pour la même période es aussi caractérisée par une faillite retentissante. C’est donc par l’intérêt de ces différents champs que j’ouvre, en les réunissant en un ensemble indissociable, l’histoire du groupe Pathé.

Gilles Willems

1 D’une guerre à l’autre, All Quiet on the Western Front, Westfront 1918 et Les Croix de Bois : conditions économiques et politiques à l’orrigine de trois films pacifistes au début des années trente, Oct 1993 Université de Rennes II, sous la direction de Roger Dupuy et J-P Berthomé, Prix Jean Mitry 1994.

2 C’est dans ce cadre que j’ai rédigé, avec André Rossel-Kirschen, un article devant rétablir un certain nombre d’éléments permettant tout à la fois une meilleure connaissance de cette période et une démystification concernant le traitement rservé jusque là à Bernard Natan. Ceci dans l’atente de la sortie de ma thèse. Cet article qui devait passer initialement dans une revue grand public (Positif) fut refusé par celle-ci et publié dans le n° 21 de la revue 1895, édité par L’AFRHC (Association Française de Recherche sur l’Histoire du Cinéma).

Photos (de haut en bas) :
- Bernard NATAN (© Famille Natan).
- Publicité Pathé-Natan.
- Exposition "Le juif et la France" à Bordeau (© CDJC).
- Exposition au Palais Berlitz, Quartier de l'Opéra à Paris, inaugurée le 5 septembre 1941, close le 11 janvier 1942, co-organisée par l'Ambassade d'Allemagne, Otto Abetz et par l'organisme français "Institut des Questions Juives", secrétaire général Capitaine Sézille. (© CDJC)

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