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Les Filmographies sont en cours de réalisation.

Albert CAPELLANI

Réalisateur, producteur et scénariste Français (1874-1931)
English Version

Albert Lucien Capellani frère aîné d'une famille de 5 enfants commence ses études au lycée Condorcet puis à au lycée Charlemagne et les termine au prestigieux collège Sainte-Barbe. En fin d'étude il rejoint son père au Comptoir d'Escompte de Paris comme comptable. Devançant le service militaire il s'engage en 1893 à 18 ans, ce qui le conduit à participer avec le 2èmecorps expéditionnaire à la conquête de Madagascar. En 1895 il a 22 ans et rejoint la vie civile comme comptable. Son frère Paul, de trois ans plus jeune, fait également ses études à Sainte-Barbe puis entre au Conservatoire de musique dans la classe de Charles Le Bargy, études interrompues de 1901 à 1903 par le service militaire. Á la fin de leurs études les deux frères ont donc eu des parcours très différents. Christine Leteux, par ses recherches, a corrigé l'erreur tenace qui fit d'Albert Capellani l'élève de Charles Le Bargy, puis l'assistant voire même le régisseur d'André Antoine et de Firmin Gémier à l'Odéon. On sait, par contre, qu'il s'intéresse depuis 1900 au cinéma et reste en contact avec son frère maintenant acteur de théâtre. En 1898, il effectue un déplacement de huit mois au Royaume Uni, ce qui lui permet de maîtriser l'anglais. Dans le courant de l'année 1904, il devient administrateur d'un music-hall, l'Alhambra, dirigé par le britannique Thomas Barrasford. Il eut des contacts avec la société Pathé. Il peut ainsi rejoindre cette importante société où il devient metteur en scène en 1905 et réalise ainsi un désir de longue date, faire du cinéma.

Le premier film qui lui est attribué est Le Prestidigitateur pratique en juillet 1905. Il réalise par la suite des scènes de féeries, des contes associés aux trucages impressionnants de Segundo de Chomon, des films comiques et un grand nombre de courts métrages sur des sujets historiques. Charles Pathé le nomme en 1908 directeur artistique d'une nouvelle filiale qu'il vient de créer, la Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres (SCAGL). Son but est de porter à l'écran les œuvres prestigieuses de la littérature française. Albert Capellani, doté d'une forte personnalité et d'une formidable énergie, grand organisateur avec un sens artistique peu commun, débute magistralement et innove dans l'adaptation de l'Arlésienne d'Alphonse Daudet. Par la suite, il supervise et conseille des metteurs en scène tels que Georges Denola, Georges Monca, Michel Carré ou Adrien Caillard qui réaliseront un grand nombre de films dans la nouvelle société. Il réalise lui-même de très nombreux courts métrages. Il devient le précurseur des très longs métrages avec Notre-Dame de Paris, Le Courrier de Lyon, Les Mystères de Paris, En 1912 il adapte l'œuvre magistrale de Victor Hugo, Les Misérables, 3445 mètres en 4 époques. Ce film reconnu comme un chef-d'œuvre place la société cinématographique Pathé ainsi que son réalisateur au sommet de la gloire. En 1913 il tourne Le Nabab – où il fait une apparition – puis Germinal d'après le roman d'Emile Zola. Un nouveau chef-d'œuvre. Cette réalisation magistrale, quasi-documentaire, fut tournée aux mines d'Auchel avec la participation des mineurs. Il poursuit ses grandes adaptations avec La Glu et Le Chevalier de Maison-Rouge. En 1914 c'est une nouvelle grande adaptation éponyme du roman de Victor Hugo Quatre-vingt-treize, épopée tragique de la guerre de Vendée. Albert Capellani termine le tournage juste avant l'entrée en guerre de la France en août 14. Le film illustre une guerre civile et la censure l'interdit. Il sera montré, dans l'indifférence, seulement en juin 1921. Dans sa recherche de nouveaux talents, Albert Capellani fait tourner de nombreux acteurs de théâtre comme Berte Bovy, Jacques Gretillat, Henri Krauss sans oublier son frère Paul dans la moitié de ses films. En outre, dans Les Misérables puis dans La Glu il lance Mistinguett avec de grands rôles. La célèbre danseuse de music-hall confirme ainsi son talent d'actrice. L'entrée en guerre de la France en 1914 paralyse totalement la société Pathé. De nouveau, Albert Capellani se retrouve au combat mais blessé et atteint d'un fort diabète il est rendu à la vie civile. En septembre 1914 son jeune frère Maurice, âgé de vingt ans, est tué pendant la contre-attaque de la Marne. Ce drame s'ajoute à ceux des deux derniers enfants Capellani décédés de maladie en 1889 et 1905. Il ne reste plus à leur mère qu'Albert et Paul. Conséquence de l'effondrement de l'industrie cinématographique française, l'avenir d'Albert ne correspond plus à ses attentes. À la SCAGL les équipes et les acteurs sont dispersés et la Société Pathé ne produit plus de support de films, dont les composants sont nécessaires à l'effort de guerre. De plus, on vient d'embaucher André Antoine comme metteur en scène au sein de la SCAGL, ce qui décide Albert à aller tenter sa chance aux USA dont le cinéma est en pleine expansion. Un clan français comprenant opérateur, décorateur et réalisateurs tels Maurice Tourneur et Emile Chautard sont déjà sur place. En 1915 c'est par le soutien d'un puissant financier américain très impliqué dans l'industrie du cinéma, Jules Brulatour, qu'il part à l'aventure vers le nouveau monde mais rien ne dit qu'il puisse reprendre sa carrière aux USA. Il ne sait pas que son talent de réalisateur est déjà reconnu. Les Misérables et Germinal sont de grands succès depuis presque deux ans. Cette notoriété, qui le surprend au début, fait qu'il s'insère rapidement dans la communauté de réalisateurs français d'autant qu'il est chaleureux et informel. Il entre ainsi à la World film Corporation dirigée par William A. Brady. Son anglais courant est un atout considérable pour la direction d'acteurs. Il réalise des films à succès avec la scénariste Frances Marion dont Camille, avec la grande actrice Clara Kimball Young et La vie de Bohème avec une autre actrice remarquable Alice Brady, où il restitue l'atmosphère de la vie parisienne. Il tourne plusieurs films dont The Feast of Life à Cuba. Il devient ensuite directeur général de la Clara Kimball Young Film Corporation dirigée par Lewis J. Selznick. Après un passage à la Mutual Film Corporation il entre à la Metro Pictures Corporation où il adapte le roman de la grande romancière Edith Wharton, The House of Mith, et travaille avec la scénariste réputée June Mathis pour une série de films avec la grande tragédienne Alla Nazimova, dont Out Of The Fog, Eye for Eye et une énorme production avec huit cents figurants chinois Red Lantern d'après le Roman d'Edith Wherry. Cette série de films lança Alla Nazimova au firmament d'Hollywood faisant d'elle une des plus grandes stars de son époque. En 1919 Albert Capellani est l'un des rares élus se trouvant au sommet de l'industrie cinématographique aux Etats-Unis. Par souci d'indépendance, il quitte la Metro Picture et fonde l'Albert Capellani Productions. Il retourne sur la côte Est loin du climat d'Hollywood. Il est accueilli chaleureusement par ses anciens collègues et amis et même par Charles Pathé. Il entraîne avec lui son chef cameraman Lucien Andriot. Ses films sont tournés au studio Solax à Fort Lee rebaptisé temporairement studio Capellani et distribués par Pathé Exchange. Un film attire l'attention : Oh, Boy ! C'est la première comédie musicale filmée, accompagnée par un grand orchestre. Il est produit par Adolphe Osso. Après l'incendie du laboratoire de la Solax il signa provisoirement avec le distributeur Robertson-Cole puis il dut se résoudre à signer un contract avec la société Cosmopolitan Production du magnat de la presse William Randolph Hearst. Il permit au réalisateur de réaliser plusieurs films intéressants dont Sisters ainsi que de mettre en scène une remarquable comédienne, Marion Davis dans Young Diana Ce film fut le dernier du réalisateur en Amérique en 1922. Albert Capellani, était de fait devenu un réalisateur américain. Il revint en France pour se reposer. L'après guerre avait bouleversé le cinéma. Après huit ans d'absence il était, de fait, presque oublié. Les méthodes de travail et le savoir-faire d'Outre Atlantique étaient différents de ceux appliqués en France, le « Star System » qu'il avait si bien appliqué avec ses grandes actrices n'était pas encore reconnu. Plus compris, il n'était plus à sa place. Il essaya vainement de lancer une coproduction franco-américaine, et travailla sur quelques projets, mais ne put jamais les concrétiser. Constatant ces faits il souhaitait retourner aux USA mais lors de ces dernières années en France sa santé s'était dégradée. La maladie mit fin à ses jours dans sa cinquante-septième année. Ce cinéaste, précurseur, novateur travailleur infatigable et passionné dont l'humour et la jovialité faisait l'admiration de la profession laisse derrière lui une œuvre considérable : films burlesques et féeries, les premiers longs métrages, des adaptations littéraires prestigieuses ainsi que de nombreux films sociologiques. Sa carrière aux Etats-Unis, encore mal connue, est aussi importance que celle qu'il fit en France par ses conséquences sur le cinéma américain.

Albert CAPELLANI reste sans conteste une des grandes figures du cinéma des deux côtés de l'Atlantique.

Albert CAPELLANI
la filmographie

 
Films produits en France.

  • 1905
    Le Prestidigitateur pratique,Le Chemineau
  • 1906
    La Voix de la conscience, Drame passionnel, La Loi du pardon, Mortelle idylle, La fille du sonneur, Pauvre mère, L'âge du cœur, La Femme du lutteur, Aladin ou la Lampe merveilleuse.
  • 1907
    Cendrillon ou la Pantoufle merveilleuse, Les Deux sœurs, Les Apprentissages de Boireau, Amour d'esclave, La Légende de Polichinelle, La Fille du bûcheron, Not'fanfare concourt, Le Pied de mouton
  • 1908
    La Belle au Bois dormant, La Vestale, Don Juan, Béatrix Cenci, Samson, Riquet à la houppe, Le Foulard merveilleux, Le Chat botté, La Belle et la bête, Peau d'âne, Corso tragique, Marie Stuart, L'Arlésienne, l'Homme aux gants Blancs
  • 1909
    L'Assommoir, Le Roi s'amuse, La Mort du Duc d'Enghien en 1804, Les Deux orphelines
  • 1910
    La Zingara, Sous la terreur, La Mariée du château Maudit, Fra Diavolo, La Bouteille de lait, La Puissance du souvenir, L'Honneur, La Vengeance de la morte, La Victime de Sophie, Le Voile du bonheur, L'Evadé des tuileries, Le Complice, Le Spoliateur, Fâcheuse méprise.
  • 1911
    Le Roman de la momie, Péché de jeunesse, Amour de page, L'intrigante, L'Envieuse, La Mauvaise intention, Le Prix de vertu, L'Epouvante, La danseuse de Siva, Le Rideau noir, Les Deux collègues, La Poupée de l'orpheline, Les deux chemins, Le Pain des petits oiseaux, Le Courrier de Lyon ou l'Attaque de la malle-poste, Jacintha la cabaretière, Un Monsieur qui a un tic, Par respect de l'enfant, Pour voir Paris, Deux Filles d'Espagne, L'Oiseau s'envole, Le Mémorial de St Hélène, La Vision de frère Benoît, Notre-Dame de Paris, Le Visiteur, Ducroquet a volé la Joconde, Les Six petits tambours (1794), Robert Bruce – Episode des guerres de l'indépendance écossaise, Les Aventures de Cyrano de Bergerac, Rabastens.
  • 1912
    La Bohème, La Fin de Robespierre, La Vengeance de Licinius, Un Amour de la Du Barry, Un Tragique amour de Mona Lisa, Le Congrès des balayeurs, Milord l'arsouille, Les Mystères de Paris, Josette, La Bien-aimée, Le Signalement.
  • 1913
    Les Misérables, Le Nabab L'Absent, Le Rêve Interdit, Germinal, La Glu.
  • 1914
    Le Chevalier de Maison Rouge, La Guerre du feu (avec Georges Denola), La Belle limonadière, Marie Tudor, Patrie (distribués en 1917), Quatre-vingt-treize (tournage) Quatre-vingts-treize terminé en août 1914 est interdit par la censure

Films produits aux U.S.A

  • 1915
    The Face in the Moonlight, The Impostor, The Flash of an Emerald, Camille
  • 1916
    The Feast of Life, La Vie de Bohème, The Dark Silence, The Common Law, The Foolish Virgin.
  • 1917
    The Easiest Way, American Maid.
  • 1918
    Daybreak, Social Hypocrites, The Richest Girl, The House of Mirth, A Woman of France, Eye for Eye.
  • 1919
    Out of the Fog, The Red Lantern, Oh Boy!, The Virtuous Model [A Damsel in Distress, The Love Cheat, The Right to Lie] producteur seulement [The Parisian Tigress] scénariste seulement
  • 1920
    The Fortune Teller, [In Walked Mary] producteur seulement
  • 1921
    The Inside of the Cup, The Wild Goose
  • 1922
    Sisters, The Young Diana.

Références de la Filmographie

  • Catalogues Pathé des années 1896 à 1922 (7 volumes) par Henri Bousquet.
  • The American Film Institute Catalog.
  • Albert Capellani, cinéaste du romanesque par Christine Leteux
  • Edition la tour verte 2013 de Robert de Laroche.
  • Albert Capellani « De Vincennes à Fort Lee ». Collectif de la Revue d'histoire du Cinéma 1895.
  • Catalogue en ligne de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

Références de la Biographie

  • Albert Capellani cinéaste du romanesque, monographie par Christine Leteux *
  • Albert Capellani « De Vincennes à Fort Lee ». 1895 Collectif de la Revue d'histoire du Cinéma. *

Référence Video

  • Coffret Albert Capellani (4 DVD) Cinémathèque française, La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé. Edition Pathé.
  • Albert Capellani Un cinema di grandeur 1905-1911. Cineteca di Bologna (1DVD) Livret de Mariann Lewinsky.
  • The Red Lantern, Nazimova and the Boxer Rebellion . Livre en anglais avec le DVD par la Cinémathèque Royale de Belgique.

Note de l'auteur Bernard Basset-Capellani


Filmographie et biographie ne sont pas exhaustives, textes, dates et titres peuvent être modifiés à la suite des recherches et des études en cours. Certains courts-métrages pourraient être attribués à d'autres réalisateurs de la SCAGL, tous supervisés par le directeur artistique Albert Capellani. A cette époque-là, les réalisateurs ne sont jamais crédités. De nos jours, on ne peut attribuer les films que grâce à des documents d'époque, comme les registres de la SCAGL.

* Christine Leteux rétablit avec détails jusqu'en 1905 les premières années de la famille Capellani , du réalisateur et de son frère Paul acteur de théâtre. Bousculant les recherches précédentes en rétablissant la vérité historique principalement à propos du rôle d'André Antoine dans la carrière et les films d'Albert Capellani. Dans la Revue 1895, les historiens américains Jay Weissberg et Richard Koszarski développent très précisément sa carrière américaine.

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