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© Danièle Allégret-Rosch


   
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Louis DELLUC

Réalisateur, scénariste et critique français (1890-1924)
English Version

Louis Delluc est un des cinéastes dont le nom est le plus connu. Ses films, très rarement projetés, passionnent les cinéphiles. Ses critiques de cinéma ont été rééditées par la Cinémathèque française.

Les grands cinéastes lui doivent beaucoup. Le prix Louis-Delluc récompense le meilleur film français de l'année.

Il naît à Cadouin (Dordogne) en 1890. Sa famille s'installe à Paris en 1903. Après des études classiques à Charlemagne et à Henri IV, il commence à préparer l'Ecole Normale Supérieure. Mais le journalisme le happe. Il écrit beaucoup : critiques de spectacles, poèmes, romans, textes aux phrases incisives. Il déteste le cinéma de l'époque : des films d'art, des actualités, des gaudrioles et des séries comme Fantômas.

Pendant la guerre, il rencontre une femme étrange, muse et interprète de Paul Claudel : Eve Francis, qui deviendra sa femme en 1918. Un soir de 1916, elle lui fait découvrir Forfaiture de Cecil B. de Mille. A la fin de la projection, Louis Delluc est conquis par le cinéma américain.

Une nouvelle vie commence. Il fonde la critique cinématographique, écrit d'innombrables articles et notes, forge le mot cinéaste.

Il a tenté de s'engager en 1914, mais a été réformé. Il est enfin recruté en 1917 à la suite d'une sanction disciplinaire : il a participé au journal pacifiste Le Bonnet rouge. Il est affecté à Aurillac jusqu'à la fin de 1918. Il ne sera démobilisé qu'à l'été de 1919.

Il ne lui reste que cinq ans pour éveiller le cinéma français. Cinq ans pour éditer Le Journal du Ciné-club, Cinéa et créer les ciné-clubs. Cinq ans surtout pour tourner sept films, dont deux comptent parmi les immortels chefs-d'œuvre du cinéma français : La Femme de nulle part et Fièvre.
Des films vrais, en décor naturel, sans gesticulations ni péripéties. Les sentiments sont rendus de façon impressionniste, intimiste, avec souvent une corrélation entre le présent et le passé, le rêve et la réalité. Tout un ensemble révolutionnaire pour l'époque. Il est l'éveilleur du cinéma français : " Sans lui nous ne saurions pas aimer le cinéma ". Il est le chef de file de l'avant-garde qui va marquer le cinéma des années vingt, jusqu'au parlant (Abel Gance, Germaine Dulac, Marcel L'Herbier, Jean Epstein, René Clair).

Il tourne son dernier film, dans la vallée du Rhône. C'est L'Inondation. Froid et pluie. Louis Delluc y contracte une terrible phtisie galopante. Il meurt à trente-trois ans en quelques semaines. Il est difficile de laisser un souvenir plus vif et une œuvre aussi féconde au terme d'une vie aussi brève.

Gilles Delluc

Manifestation en hommage à LOUIS DELLUC

En partenariat avec l'ARP, Les Indépendants du 1er Siècle ont organisé le 14 décembre 2002 , au Cinéma des Cinéastes, 7 Avenue de Clichy à Paris, leur quatrième manifestation, inaugurée par Coline Serreau, Présidente de l'ARP, et consacrée à Louis Delluc, à l'occasion de la parution d'une biographie co-éditée avec Pilote 24 Editions.


La publication de ce livre, Louis Delluc, l'Eveilleur du cinéma français au temps des années folles, écrit par Gilles Delluc, neveu de Louis, préfacé par Jean Charles Tacchella, permêt à tous ceux pour qui ce nom n'évoque autre chose que l'éponyme d'un célèbre prix de cinéma, de s'approprier une des figures les plus marquantes de l'histoire du cinéma français.

La projection de quatre films de Louis Delluc : Le Silence, Fièvre, La Femme de nulle part, et L'Inondation, ainsi qu'un document rare, présentant les essais d'actrice d'Eve Francis, muse du cinéaste, a été accompagnée en direct à l'accordéon par Daniel Colin.

La projection de L'Inondation était aussi l'occasion de rendre hommage à Marcel L'Herbier, producteur du tout dernier film de Louis Delluc. Marie-Ange L'Herbier, fille du cinéaste et membre de notre association, était présente à cet hommage.

Louis DELLUC
la filmographie

 
Scénarios

  • La Fête espagnole, réalisation : Germaine Dulac, 1919

  • Le Train sans yeux, réalisation : Alberto Cavalcanti, 1926


Scénarios et réalisations

  • Fumée noire, 1920

  • Le Silence, 1920

  • Le Chemin d'Ernoa [L'Américain], 1920

  • Fièvre, 1921

  • Le Tonnerre, 1921

  • La Femme de nulle part, 1922

  • L'Inondation, 1923

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